Comme vous savez ces derniers temps (Janvier 2023) les métiers du bien-être ont été assez critiqués, avec plusieurs articles et reportages à charge sur la naturopathie et le jeûne. Une opportunité dîtes-vous ? Oui c’est clair. Une opportunité de réforme : la naturopathie a besoin de clarifier son positionnement au yeux de l’État et du grand public.
- Oui nous ne sommes pas médecins et oui nous faisons un travail que les médecins ne font pas pour autant et oui nous ne faisons pas le travail que les médecins font et encore moins les chirurgiens.
Une personne ressort en ce moment, et est en lumière du côté des naturopathes c’est Alexandra ATTALAUZITI. Elle a pu intervenir en réponse à certains articles.
Par chance Léa Mispoulet, fondatrice de Copleni, agence qui accompagne les professionnels du bien-être (faite appel à elle, elle est super), a interviewé Alexandra dans son podcast Wellness Impact.
Pour toi qui souhaite connaître l’actualité de ce dossier de la “réforme de la naturopathie” cet entretien va t’éclairer plus qu’un peu. J’ai pris des notes de cet entretien et j’en ai fait un article pour ceux qui préfèrent la version écrite.
Contact : retrouvez Léa Mispoulet, accompagnatrice de professionnels du bien-être et Alexandra ATTALAUZITI sur Linkedin.
Questions posées pendant cet entretien :
- Qu’est-ce que tu penses de l’évolution du marché de la formation des métiers du bien-être Alexandra?
- Tu est aussi présidente du SPN en parlant de formation dans ces métiers. Quelles sont tes autres casquettes ?
- Avec la chambre des métiers et le SPN, à quoi ressemble ton quotidien ?
- Comment développer efficacement son activité ?
- Pourquoi ça ne bouge pas assez selon toi ?
- Qu’est-ce que tu dirais aujourd’hui à quelqu’un qui veut lancer son école de naturopathie ?
- “Les professionnels du bien-être ne sont pas reconnus”, son avis sur cette idée reçue.
- Crois tu à la reconnaissance via un diplôme ?
- Qu’est-ce que tu penses de la suite ? De l’avenir des naturopathes ? Qu’est-ce que tu penses de l’avenir ?
- Que dire aux praticiens qui ne sont plus sur Doctolib ? Tes meilleurs conseils Alexandra
- Qu’est-ce que tu penses de la concurrence ?
- As-tu des ouvrages à conseiller ?
Léa Mispoulet, fondatrice de Copleni, interview Alexandra ATTALAUZITI présidente du SPN Syndicat des Pros de la Naturopathie, directrice générale de ADNR Formations, présidente de la Branche des métiers du Bien être au sein de la CNPL.
Alexandra ATTALAUZITI. Professionnelle de l’accompagnement.
Elle a un parcours riche. 45 ans, maman de 5 enfants pour sa vie privée et :
- elle a fait sport étude au lycée,
- puis commence une école d’infirmière pendant 2 ans, interrompue suite à un Guillain Barré malheureusement.
- A la suite de cela elle se forme à l’ostéopathie fluidique et la naturopathie et suit une formation d’assistante stomatologue pour gagner sa vie ! Installée en cabinet à Paris dans les années 2000 elle a pratiqué pendant plusieurs années surtout pour les maladies auto-immunes et le sport.
- Depuis 15 ans elle est à la tête de son centre de formation, ADNR formation à laquelle elle se consacre désormais à plein temps pour transmettre ses connaissances. Elle forme d’abord des professionnels soignants puis maintenant des particuliers aussi.
- Elle est aussi présidente du SPN, le Syndicat des Pros de la Naturopathie, un des principal syndicat des naturopathes (il y a également “la FENA” et l’OMNES).
- Elle est présidente de la Branche des métiers du Bien être au sein de la CNPL
Qu’est-ce que tu penses de l’évolution du marché de la formation des métiers du bien-être Alexandra?
Recontextualisons : il y a de plus en plus d’usagers des techniques naturelles, de plus en plus de demandes. Les gens ont envie de prendre du temps pour eux. Et donc il y de plus en plus de professionnels de santé c’est normal pour répondre à cette demande.
La où c’est dommage : c’est qu’il y a une lenteur dans la structuration de la formation de nos métiers. Cela fait des années que je demande qu’il y ait beaucoup de reconnaissance.
En témoignent les polémiques récentes : il y a des vrais professionnels qui pratiquent à côté de personnes amateures ayant été formé avec un niveau de formation trop léger. La priorité est de faire en sorte que les gens se sentent bien.
Je (Alexandra) suis inquiète de voir cela alors qu’intimement persuadé qu’on peut organiser rapidement la formation.
Léa : tu est aussi présidente du SPN en parlant de formation dans ces métiers. Quelles sont tes autres casquettes ?
- Je suis présidente du SPN, le Syndicat des Pros de la Naturopathie, un des principal syndicat des naturopathes (il y a également “la FENA” et l’OMNES).
- Depuis 18 mois, je suis à la tête de la Branche des métiers du Bien être au sein de la CNPL, chambre nationale des professions libérales.
- Je suis en charge de l’organisation des métiers du bien-être
- Il y a 14 syndicats du bien-être dans notre branche.
- Élu au bureau de professions libérales.
- Ce qui donne la chance d’écrire de nombreux messages au ministère avec un message :
“Nous sommes compétents dans l’ensemble et pouvons apporter un réel service mais effectivement il y a aussi des personnes dans nos métiers qui ne le sont pas”.
Léa : avec la chambre des métiers et le SPN, à quoi ressemble ton quotidien ?
Le quotidien pour agir c’est :
- informer régulièrement les usagers
- Prouver qu’on a une réelle audience : 7 personnes sur 10 connaissent la naturopathie et 3 personnes sur 10 reconnaissent qu’elles peuvent avoir plus d’informations.
- Rédiger des courriers : mettre le pied dans la porte à l’Urssaf, la caisse de retraite, l’UNCAM. Cela pour prouver que nous pouvons travailler avec des professionnels soignants et que nous maîtrisons les limites de la profession.
- Ca fait 6 ans et ça bouge peu.
- Il faut que nous communiquions sur les réseaux sociaux et autres.
- Le gros avantage : nous avons beaucoup parlé de nous, c’est un avantage. Certains professionnels du bien-être sortent du lot parce qu’ils se sont bougé.
- A l’époque il suffisait de faire le tour des médecins et des professionnels de santé et l’agenda était rempli.
Léa : pourquoi ça ne bouge pas assez selon toi ?
- Je pense que nous ne sommes pas assez nombreux à dire la même chose.
- On doit avoir un discours clair auprès des pouvoirs publics : nous ne voulons pas faire de la santé mais accompagner en complément du corps médical.
- Nous sommes là pour accompagner le client.
- Il faut avoir le même discours.Il faut que d’une seule voix on parle !
- On laisse faire croire qu’on ne s’entend pas bien. Alors que cela se passe bien avec les autres syndicats (Fena, Omnes, et autres).
- Nos ministres et députés ne connaissent pas bien nos métiers. C’est important d’expliquer.
On change de sujet tout en restant dans la thématique.
Qu’est-ce que tu dirais aujourd’hui à quelqu’un qui veut lancer son école de naturopathie ?
Attention : un égard serait de lancer une école pour lancer une école et le gain financier que cela peut représenter. C’est la mauvaise voix. Pourquoi ? Parce que les étudiants peuvent arriver avec un niveau déjà bon dans la naturopathie.
Qui plus est un centre de formation est une ingénierie administrative. Il y a des exigences de qualité importantes à l’heure actuelle. 10 salariés en quatre ans pour amortir la demande d’ingénierie qualité. C’est beaucoup de travail pour la formation professionnelle.
Si c’est pour de la formation aux particuliers c’est plus simple mais on ne peut avoir accès au CPF ou autre prise en charge.
Léa : J’aimerais qu’on parle d’une idée reçue, “les professionnels du bien-être ne sont pas reconnus”
- C’est une idée reçue effectivement. Nous avons un code APE.
- L’Insee nous reconnaît, la cotisation à l’Urssaf est possible, à la cipav : caisse de retraite.
- et en même temps la formation n’est pas diplômante.
La formation n’étant pas reconnue, n’importe qui peut s’installer en tant que naturopathe. La seule chose imposée depuis 2017 : dire que nous sommes autodidacte au client (si c’est le cas). Ce qui est déjà un pas en avant.
Nous sommes reconnus mais la formation n’est pas encore diplômante.
Les certificats sortent des écoles et non du ministère du travail. A l’heure actuelle nous n’avons pas de titre RNCP.
Et tu y crois à la reconnaissance via un diplôme ?
Oui. Il est impératif et urgent de donner un titre RNCP à plusieurs centres de formations pour rapidement faire le tri entre les centres reconnus et les autres. Je suis positive, les ostéopathes ont fait ça très vite. Mais c’est possible !
Par exemple par la ministre Grégoire, ministre des TPE PME ; les inspecteurs de France compétences, ils y a 50 demandes de diplôme depuis des années.
Léa : qu’est-ce que tu penses de la suite, de l’avenir des naturopathes ? Qu’est-ce que tu penses de l’avenir ?
Je salue les médias qui disent des bêtises sur la naturopathie parce qu’ils m’invitent aussi pour que je puisse dire que nous faisons du bon boulot.
A propos de Doctolib : c’est une opportunité également pour les autres de se structurer. Les clients iront chercher les praticiens sur d’autres plateformes.
Les pharmaciens nous font de plus en plus confiance et c’est aussi visible sur l’augmentation des ventes de produits complémentaires.
Le job que nous avons à faire : prouver la compétence et là est la difficulté. Si on avait un titre RNCP ce serait simple. Diplôme = bon ; sans diplôme : plus compliqué de savoir. A l’heure actuelle “la confiance” se fait via les avis sur ces plateformes.
Les usagers doivent poser des questions.
Léa : que dire aux praticiens qui ne sont plus sur Doctolib ? Tes meilleurs conseils Alexandra.
- Varier : déjà être sur plusieurs plateformes. Le SPN est partenaire de plusieurs plateformes. Et en même temps cela ne suffit pas.
- Il faut pouvoir rencontrer des professionnels de santé autour de soi, organiser des
- Organiser des conférences gratuites, intervenir auprès de club du 3ème âge.
- = se bouger ; innover ; aller de l’avant.
- Il faut être qui on est. Et ce qui nous correspond.
- Gratuit : mieux vaut faire des conférences gratuites plutôt qu’aller sur Netflix.
En clair donner d’abord. - Il faut se bouger et parler de vos techniques, à tout le monde, partout !
Qu’est-ce que tu penses de la concurrence ?
Sans avoir fait d’école, je dirais que la concurrence est bonne !
La compétition permet de se stimuler. Parler de ses confrères plutôt que des concurrents ! C’est bien qu’il y ait un nouveau réflexologue dans le village.
En pratique : c’est aussi positif, exemple si on est enceinte.
As-tu des ouvrages à conseiller ?
Pour les naturos je vous encourage à passer du temps sur des publications scientifiques, sur les études cliniques.
“L’avenir est pour nous, il ne faut pas douter !”
“Vous êtes des entrepreneurs, sortez vous les doigts, ça va bien se passer !”
Tout est dit.
Le commentaire de Baptiste en deux mots
- Regardez bien les conseils ci- dessus, ça vaut le détour !
- Oui, il faut un diplôme pour la naturopathie et les métiers du bien-être.
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